L’année passée, nous avons commémoré l’anniversaire de la mort de Marcel Proust survenue en novembre 1922.
Proust, né à Paris en 1871, fut le contemporain d’un autre grand écrivain que nous célébrons cette année : Colette née en 1873, il y a 150 ans.
Dans une famille unie, Proust, fils d’un professeur de médecine et d’une mère très cultivée d’origine juive, vécut une enfance heureuse malgré de fréquentes crises d’asthme.
Jeune homme, il fréquenta les salons mondains, mais également littéraires et musicaux de la grande bourgeoisie et de l’aristocratie parisiennes, écrivant des articles dans les revues et surtout un roman : « Jean Santeuil », publié seulement en 1952, ébauche de sa grande œuvre : « A la Recherche du Temps perdu ».
La parution de « La Recherche » constituée de sept romans s’échelonna entre 1913 et les années qui suivirent immédiatement la mort de l’auteur.
De conception nouvelle et originale, cette œuvre propose à ses lecteurs un Narrateur et les très nombreux personnages qu’ il rencontre au cours de soirées parisiennes, de vacances en Eure et Loir dans la petite ville d’ Illiers, baptisée Combray, à Balbec ( fortement inspirée de Cabourg), à Venise.
Certains personnages sont essentiels : l’esthète Charles Swann, la Duchesse de Guermantes connue pour ses mots d’esprit, Madame Verdurin, salonnière ambitieuse mais vulgaire, et surtout trois créateurs : le peintre Elstir, le musicien Vinteuil, l’écrivain Bergotte.
A travers ces artistes, le Narrateur, qui n’est pas Proust, mais lui ressemble tout de même, mène une réflexion sur l’Art, en rapport avec sa création littéraire personnelle. Il insiste sur l’originalité de la vision esthétique de chaque artiste de génie.
Il met en scène également une comédienne exceptionnelle, interprète de grand talent : La Berma, inspirée de l’actrice Sarah Bernhardt.
Son analyse très fine et très profonde s’exprime en phrases souvent longues qui suivent les méandres de sa pensée, et en images très poétiques.
Le Narrateur, tantôt ironique, tantôt lyrique, observe ses personnages qui évoluent au fil du temps.
Dépassant leurs particularités individuelles, il s’élève à une méditation universelle sur la diversité des êtres humains certes, mais aussi sur la condition de tous les hommes soumis à la guerre, au vieillissement, à la mort.
MARCEL PROUST : Sur la lecture (1905), texte intégral lu par André Dussollier – Bing video