Les enceintes de Paris ont rythmé la croissance de la ville lumière au fil des siècles
On en dénombre 7 au total qui se sont succédées (voir la photo ci-dessus). Elles laissent cependant de nos jours peu de trace sur le plan architectural (il ne reste que quelques pans de l’enceinte de Philippe Auguste et quelques pavillons de Ledoux rescapés du mur des Fermiers généraux).
1/ La 1ère (en rouge) dite gallo-romaine sur l’ile de la Cité date du IVème siècle. La Seine ne comportait que deux ponts. Il ne reste de cette enceinte que des vestiges enfouis (notamment rue Chanoinesse dans l’immeuble où le fameux pâtissier confectionnait au XIVème siècle de très bons pâtés…).
2/ Enceinte orange. Construite rive droite au Xème ou Xième siècle.
3/ Enceinte violette. L’enceinte de Philippe Auguste. Achevée au début du XIIIème siècle. 5km de long sur 8 à 10 mètres de haut. Plusieurs portions encre visibles, rive droite et rive gauche (rue des Francs bourgeois, rue du Louvre, rue du cardinal Lemoine). Philippe Auguste est à l’origine du pavage des 1ères rues de Paris.
4/ Enceinte verte. L’enceinte de Charles V au XIVème siècle. Elle étend Paris sur la rive droite jusqu’à la Bastille (en cours de construction à cette époque). Elle consolide l’enceinte de Philippe Auguste sur la rive gauche.
5/ Enceinte jaune. L’enceinte de Charles IX au milieu du XVIème siècle. Elle prolonge l’enceinte de Charles en la prolongeant à l’ouest en intégrant le jardin des Tuileries.
6/ Enceinte orange. C’est le mur des fermiers généraux. Comme son nom l’indique, elle est à l’initiative des puissants fermiers généraux (collecteurs de l’impôt). Le but n’est donc plus militaire comme les précédentes mais bien économique. Longueur de 24 km et hauteur de 3,3 mètres.
Très impopulaire, ce mur suscite de nombreuses critiques. Les matérialisations :
Alexandrin célèbre « Le mur murant Paris rend Paris murmurant » ou
« Pour augmenter le numéraire
Et raccourcir notre horizon
La ferme a jugé nécessaire
De mettre Paris en prison »
Pour remettre dans son contexte, ce mur a été achevée en 1787. Beaumarchais y voit d’ailleurs clairement une des causes de la Révolution.
7/ Enceinte rouge. L’enceinte de Thiers, aussi nommée « fortifs ». Correspond aux boulevards des Maréchaux. Fortification de 39 km de long. Elle sera achevée en 1845, elle aboutira à la redéfinition des contours de Paris quelques années plus tard. Ces fortifications seront utiles aux parisiens en 1870. Sa destruction s’achèvera en 1924.
Paris à travers ses représentations
Voici 4 cartes représentants Paris, du XVIème au XIXème siècle :
On peut y voir le cimetière des Innocents situé dans le quartier des Halles, à l’emplacement de l’actuelle place Joachim-du-Bellay au centre de laquelle se tient la fontaine des Innocents. Cimetière datant des Mérovingiens qui a été abandonné en 1780.
Le 7 mai 1780, les murs de la cave d’un restaurateur situé près du cimetière des Innocents s’effondrent. Ce n’est pas à cause d’une carrière souterraine, mais des ossements et des cadavres qui, par leur poids et leur volume (le niveau du sol dépassant de deux mètres cinquante celui des rues), font céder la cloison. À la suite de cet incident, le Parlement décrète, le 4 septembre, la fermeture du cimetière.
On peut voir également la Bastille (construite en 1383) , la Tour de Nesle (construite vers 1200, détruite en 1665) , le Louvre (résidence royale de la 2ème moitié du XIVème siècle à 1678).
Plan célèbre que vous pouvez contempler aux Archives Nationales à Paris. Il porte le nom de son commanditaire, Michel-Etienne Turgot, prévôt des marchands (équivalent du Maire de Paris actuel). C’est le père d’Anne Robert Jacques Turgot, contrôleur général des finances de Louis XVI.
C’est une représentation de Paris en perspective cavalière. Les rues sont démesurément élargies, afin d’observer l’élévation des façades et d’embrasser la diversité de la ville.
Avez-vous remarqué quelque chose sur ces différentes cartes ?
L’orientation de la carte… jusqu’en 1672, Paris était représenté sur une orientation sud-est, qui utilise la Seine comme un axe vertical symétrique. Depuis, les plans sont généralement orienté au Nord… Le concepteur de cette carte a lui préféré conserver l’ancienne orientation.
- On y voit le Paris de 1857 (dont sa circonférence est représentée par le tracé rouge, l’enceinte des fermiers généraux) avec ses 12 arrondissements. Dans le prolongement on y voit les nouvelles fortifications de Thiers (achevées en 1845).
- Le 1er janvier 1860, à la demande de Napoléon III, les « Faubourgs de Paris » situés entre le mur des fermiers généraux et l’enceinte de Thiers (approximativement, les boulevards des maréchaux) sont annexés à Paris.
Dans le détail, que se passe-t-il ?
• Paris absorbe quatre communes entières : Belleville, Grenelle, Vaugirard et La Villette
• sept autres communes sont partagées avec d’autres communes : Auteuil, Batignolles-Monceau, Bercy, La Chapelle, Charonne, Montmartre et Passy
• enfin, douze communes sont partiellement annexées : Aubervilliers, Bagnolet, quartier de Glacière et de Maison-Blanche (Gentilly), quartier de Javel (Issy), quartier de la Gare (Ivry), quartier du Petit-Montrouge (Montrouge), quartier des Ternes (Neuilly), Pantin, le Pré-Saint-Gervais, Saint-Mandé (Vincennes), Saint-Ouen et Vanves
- Dorénavant, Paris aura 20 arrondissements avec un nouveau numérotage en spirale. Le Mur des fermiers généraux est détruit. Entre 1925 et 1930, les limites extérieures ont été légèrement repoussées avec notamment l’annexion des bois de Boulogne et Vincennes.