Jour 1 : Napoléon en 11 dates
- 15 août 1769, Naissance de Napoléon
Il naît à Ajaccio dans une famille de la petite noblesse italo-corse. Il a 7 frères et sœurs.
- 22 décembre 1793, Napoléon est fait général de brigade
Cela fait suite à son premier fait d’armes lors du siège de Toulon, qu’il reprendra aux anglais.
- 9 novembre 1799, le coup d’état du 18 brumaire
Bonaparte est désigné Premier consul et devient de fait chef de l’exécutif. Il sera nommé consul à vie en 1802.
- 2 décembre 1804, le sacre de Napoléon
L’Empire est proclamé en mai de la même année. Il est sacré empereur en la cathédrale Notre-Dame de Paris par le Pape Pie VII.
- 21 octobre 1805, l’échec de la bataille de Trafalgar
Son plan d’invasion du Royaume-Uni échoue lors de la bataille de Trafalgar, remportée par la flotte britannique sous les ordres de l’amiral Nelson.
- 2 décembre 1805, la bataille d’Austerlitz
Après Trafalgar, Napoléon change d’objectif et se tourne vers l’intérieur de l’Europe. Un an jour pour jour après son sacre il remporte cette victoire décisive sur les armées autrichienne et russe, considérée comme son chef-d’œuvre tactique.
- 23 juin 1812, Napoléon entre en Russie
Ce jour-là, la Grande Armée est la plus grande armée européenne jamais rassemblée : plus de 600 000 hommes. 6 mois plus tard, à peine 10% reviennent de cette terrible campagne.
- 11 avril 1804, Napoléon est exilé sur l’île d’Elbe
A l’issue de la campagne de France, il est contraint à abdiquer et exilé sur l’île d’Elbe, au large des côtes italiennes.
- 1er mars 1815, le début des Cent jours et du « Vol de l’Aigle »
Après avoir débarqué à Golfe-Juin, il regagne Paris en trois semaines. C’est le début des « Cent jours », au cours desquels il reprend le pouvoir et prépare la confrontation finale.
- 18 juin 1815, la bataille de Waterloo
Napoléon abdique une seconde fois après Waterloo. Le navire anglais Northumberland le conduit à Sainte-Hélène, au large de l’Afrique.
- 5 mai 1821, mort de Napoléon
Il meurt à Sainte-Hélène, à l’âge de 51 ans.
Jour 2 : L’ascension
De fils d’une petite famille noble corse à Empereur des Français, Napoléon a connu en 35 ans une ascension fulgurante, quasi inédite dans l’Histoire.
Comment est-il monté si haut ?
Successivement premier lieutenant, puis capitaine, Napoléon commande l’artillerie française lors du siège de Toulon, ville tombée aux mains des Anglais. Sa victoire révèle ses talents de tacticien : un chef de guerre est né.
Le 13 vendémiaire de l’an IV (5 octobre 1795), le général Bonaparte réprime l’insurrection royaliste de Paris dirigée contre le Directoire. En retour, il est nommé général de division et commandant en chef de l’armée de l’Intérieur. Dès lors, ses succès lui valent une popularité grandissante. A tel point que le Directoire, le considérant comme un rival potentiel, s’empresse de l’éloigner de France : en 1798, la campagne d’Égypte lui est confiée. Un après, Bonaparte est de retour en France.
A Paris, les opposants au Directoire voient en Bonaparte la possibilité de le renverser. Celui-ci sait le bénéfice qu’il peut retirer d’une telle opération. Les 18 et 19 brumaire (9 et 10 novembre 1799), il participe au coup d’Etat qui annonce la naissance du Consulat. Dès le mois suivant, Bonaparte fait adopter une nouvelle constitution dite de l’an VIII et devient Premier Consul. Bonaparte s’attèle alors à la réorganisation du pays.
Les nombreux complots contre Bonaparte posent une question : comment survivrait le régime si le Premier Consul venait à disparaître ? Seule la fondation d’une dynastie pourrait asseoir définitivement les acquis de la Révolution et du Consulat. C’est ainsi que Napoléon Bonaparte est proclamé empereur des Français sous le nom de Napoléon 1er, et sacré par le pape Pie VII le 2 décembre 1804.
Jour 3 : Le réformateur
Le Code civil (1804), le Conseil d’Etat (1799), les Préfets (1800), les lycées (1802), la Banque de France (1800), le Concordat (1801) … c’est le Bonaparte Premier consul qui va réformer le système administratif et judiciaire Français. Toutes ces réformes ont été menées en seulement 5 années !
La France du Directoire en 1799 est un pays encore déchiré de l’intérieur (entre royalistes et républicains) et embarqué dans un conflit européen sans issue. Le nouveau régime, le Consulat, ne souhaitera pas refaire les erreurs du Directoire et s’attachera à construire un exécutif fort. Bonaparte va réformer en profondeur le pays tout en remportant des batailles militaires décisives (Marengo en 1800).
En arrivant au pouvoir, Napoléon entendra s’inscrire dans la continuité de l’héritage révolutionnaire, en alliant les acquis institutionnels de la Révolution au droit traditionnel de l’Ancien Régime.
Dans ce podcast vous découvrirez les grandes réformes de Napoléon. Le sujet du code civil y est notamment abordé :
https://www.franceinter.fr/emissions/napoleon-l-homme-qui-ne-meurt-jamais/episode-5-le-grand-reformateur-l-invention-de-la-france-contemporaine
Jour 4 : Le bâtisseur
Le Code civil (1804), le Conseil d’Etat (1799), les Préfets (1800), les lycées (1802), la Banque de France (1800), le Concordat (1801) … c’est le Bonaparte Premier consul qui va réformer le système administratif et judiciaire Français. Toutes ces réformes ont été menées en seulement 5 années !
La France du Directoire en 1799 est un pays encore déchiré de l’intérieur (entre royalistes et républicains) et embarqué dans un conflit européen sans issue. Le nouveau régime, le Consulat, ne souhaitera pas refaire les erreurs du Directoire et s’attachera à construire un exécutif fort. Bonaparte va réformer en profondeur le pays tout en remportant des batailles militaires décisives (Marengo en 1800).
En arrivant au pouvoir, Napoléon entendra s’inscrire dans la continuité de l’héritage révolutionnaire, en alliant les acquis institutionnels de la Révolution au droit traditionnel de l’Ancien Régime.
Dans ce podcast vous découvrirez les grandes réformes de Napoléon. Le sujet du code civil y est notamment abordé :
https://www.franceinter.fr/emissions/napoleon-l-homme-qui-ne-meurt-jamais/episode-5-le-grand-reformateur-l-invention-de-la-france-contemporaine
Jour 5 : La chute
Quelle est la situation en 1811 ?
Presque toute l’Europe est contrôlée par la France sous différentes formes : soit en étant directement intégrée au territoire national sous la forme de département (la France compte alors 130 départements), soit sous la forme de pays vassaux (soumis) ou alliés. Reste comme principal ennemi le Royaume-Uni.
Dans le post « Napoléon en 11 dates », nous avons choisi la date du 23 juin 1812 comme marquante dans l’Histoire de Napoléon. En effet, le « début de la fin » est incontestablement la campagne de Russie. Tout le monde retient la bataille de Waterloo mais c’est essentiellement car c’est la dernière défaite.
En 1812, l’échec de la campagne de Russie fait l’effet d’une bombe en Europe. Pour plusieurs raisons, d’une part car cela montre que la Grande Armée peut être vaincue. L’Empire tient en effet son hégémonie européenne non par sa légitimité mais par sa puissance militaire. D’autre part, seulement 10% de la Grande Armée reviendra de Russie. Cela ouvre une brèche aux pays européens hostiles à l’Empereur des Français.
A partir de 1812, la chute de Napoléon s’inscrit donc dans un processus inéluctable.
Ensuite, Napoléon ne cessera de reculer face à des alliés reboostés et déterminer à refermer la parenthèse révolutionnaire et impériale en France. Tout d’abord lors de la campagne d’Allemagne (janvier-octobre 1813) avec la retentissante bataille de Leipzig (16-19 octobre 1813). L’armée française doit se replier en France.
La campagne de France démarre alors (octobre 1813-avril 1814). Enregistrant des victoires qui rappellent les prouesses stratégiques de ses débuts, Napoléon perd cependant du terrain. Paris tombe le 31 mars et le 6 avril Napoléon abdique. Le 20 avril ont lieu les fameux « Adieux de Fontainebleau » à ses soldats.
La suite vous la connaissez, exil à l’île d’Elbe, retour en France et reprise du pouvoir (période des Cent-Jours), puis défaite à Waterloo le 18 juin 1815. Il finira ses jours en exil à Sainte-Hélène où il y mourra le 5 mai 1821.
Que s’est-il vraiment passé à Waterloo ? Le national geographic nous raconte cet épisode tragique :
https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2020/11/pourquoi-napoleon-a-t-il-perdu-la-bataille-de-waterloo
Jour 6 : Napoléon et le cinéma
Napoléon Ier fait partie des personnages dont la biographie est idéale pour la retranscription cinématographique : du « blockbuster » au drame historique, il y en a pour tous les goûts.
Envie d’une immersion dans l’univers Napoléonien ?
Voici une sélection de films sur le souverain :
- « Napoléon » d’Abel Gance (1927) avec Albert Dieudonné
- « Napoléon » de Sacha Guitry (1955) avec Daniel Gélin et Raymond Pellegrin
- « Austerlitz » d’Abel Gance (1960) avec Pierre Mondy
- « Le Souper » d’Edouard Molinaro (1992) avec Claude Rich et Claude Brasseur
- « Monsieur N. » de Antoine de Caunes (2003) avec Philippe Torreton
- « Waterloo » de Sergueï Bondartchouk (1970) avec Rod Steiger
Bonus :
- La mini-série « Napoléon » d’Yves Simoneau (2002) avec Christian Clavier
- La série de films « Guerre et Paix » de Sergueï Bondartchouk (1967) avec Vladislav Strjeltchik
Pour finir, nous vous proposons un extrait du film « Napoléon » de Sacha Guitry :
« La Comtesse de Chabrol Trompiez. – Monsieur de Talleyrand consentira-t-il à nous donner ce soir son opinion sur l’Empereur ?
Talleyrand. – Madame, il n’est pas du tout nécessaire que j’aie une opinion sur lui. Non.
La Comtesse de Chabrol Trompiez. – Eh bien ! je dois avouer, Prince, que, moi, je n’ai jamais aimé Napoléon.
Talleyrand. – Ça n’a pas l’importance que vous croyez, Madame – et d’ailleurs la question n’est pas là.
La Comtesse de Chabrol Trompiez. – La question n’est pas là ?
Talleyrand. – Non, Madame. Le jour où meurt Napoléon, il ne s’agit pas de savoir si vous l’avez aimé ou non.
La Comtesse de Chabrol Trompiez. – J’ai pourtant bien le droit…
Talleyrand. – Eh bien ! Madame, non, vous n’avez pas ce droit. Si vous avez à dire une chose extrêmement spirituelle… cruelle même… relative à l’Empereur, dites-la. Vous pouvez même aller jusqu’au blasphème – parce qu’un trait d’esprit est une chose sacrée. Mais nous donner votre opinion sur l’un des plus grands hommes que la terre ait portés – non. Je vous conteste même le droit d’en dire du bien – parce que ce serait encore du temps perdu, Madame. L’Empereur Napoléon n’a besoin de personne – et rien ne peut l’atteindre.
Devant un tel affront, Mme la Comtesse ramasse son sac et ses gants et sort du salon. »
🎥 Et vous, quel film, cité ici ou non, vous a le plus marqué sur Napoléon ?
Le réalisateur américain Ridley Scott prépare un film sur Napoléon :
Jour 7 : Napoléon et les arts
Napoléon est un admirateur de toute forme d’art, que ce soit l’architecture (on l’a vu en jour 4), les arts décoratifs, la musique ou la peinture. Sous son règne, l’art devient officiel et doit avant tout servir à la gloire de l’Empereur.
L’un des exemples marquants est le Louvre qui, passé musée central des arts de la République en 1793, devient Musée Napoléon en 1803. Il accueillera des objets rapportés des quatre coins de l’Europe et rappellera l’importance des butins des campagnes militaires.
– Les arts décoratifs. Dans le projet de Napoléon pour les arts, les arts décoratifs tiennent une place importante. Du fait, de la rapidité de leur exécution, on peut considérer qu’ils sont le reflet de l’esprit nouveau et permettent de mieux percevoir le style « Empire ». Dès le Consulat, de grands chantiers relancent les arts décoratifs. Joséphine, dont l’influence est déterminante dans le goût impérial, fait appel à Percier et Fontaine pour le réaménagement de la Malmaison. Vient ensuite l’installation du Premier Consul aux Tuileries puis après 1804 le réaménagement des différents palais impériaux (Fontainebleau, Compiègne, St Cloud). Un des buts de ces chantiers est aussi de soutenir ou relancer les différentes manufactures. La manufacture de la Savonnerie est ainsi chargée des tapis des palais alors que Sèvres se voit confier le service particulier de l’Empereur. L’attention de Napoléon se porte particulièrement sur l’industrie de la soie à Lyon.
Les arts décoratifs ne renaissent pas que par les chantiers impériaux, c’est dans l’aménagement de la vie quotidienne que le style Empire s’impose mais là aussi sous la férule de Percier et Fontaine, qui imposent leurs conceptions aux ébénistes. Leur rôle est en effet capital dans le choix des formes, des décors et des matériaux. L’acajou règne, les formes sont rectilignes, enrichies de cariatides… le décor est inspiré de l’égyptien, du gréco-romain ou de l’étrusque. La mythologie voisine avec les symboles guerriers, les abeilles avec les aigles.
– Musique. Que ce soit en campagne ou bien en tant qu’Empereur, Napoléon Bonaparte a toujours démontré un grand intérêt pour la musique, tant pour elle-même que pour son pouvoir de propagande et de glorification de son règne.
Durant la période du Consulat, l’aura de Napoléon brille dans toute l’Europe. Il devient pour beaucoup l’incarnation des idéaux de la Révolution. Un certain Beethoven lui dédiera sa troisième Symphonie, intitulée Eroïca. Une dédicace que le compositeur reniera lorsque le Premier Consul est proclamé empereur en 1804.
En tant qu’Empereur, il a réorganisé l’ensemble des institutions musicales parisiennes et ensuite françaises. Il faut savoir que tout le monde jouait de la musique dans l’entourage de Napoléon. Cependant, il n’avait pas l’oreille musicale et il chantait terriblement faux…
– Peinture. On reprocha l’émergence d’une peinture officielle, entrée dans un système institutionnelle bridant toute créativité. La peinture napoléonienne répond en effet d’abord aux commandes officielles qui met en scène les fastes de l’Empire (Le sacre par Jacques-Louis David ; La bataille d’Eylau par Antoine-jean Gros) et son Empereur (portrait par François Gérard, Anne-Louis Girodet, Jean-Auguste-Dominique Ingres).
Quant au style, un maître domine, Jacques-Louis David, et avec lui, le néo-classicisme. Il a toutefois su favoriser, l’éclosion des talents qui ont à la fois fondé le romantisme et l’orientalisme.
– Sculpture. Après avoir quasiment disparu sous la Révolution, la sculpture renaît. Dès le Consulat, Bonaparte lance de grands chantiers nécessitant des décors sculptés. Quels sont ses goûts en sculpture ? Son intérêt se porte sur l’antique même s’il n’apprécie guère la nudité héroïque (Bronze en pied de Napoléon en Mars pacificateur par Antonio Canova). Sous son règne, d’ailleurs, la querelle du nu reprit. Vivant Denon, épris des modèles grecs ou romains, la défend ; Napoléon exige l’uniforme ou le costume contemporain du moins pour les personnages officiels.
Nous vous proposons un article pour découvrir différentes représentations de l’époque napoléonienne dans l’art pictural :
Jour 8 : Napoléon après sa mort
Napoléon a passé sa vie à façonner son image. Les dernières années de sa vie, il s’est même attelé à réécrire son histoire lors de son exil à Saint-Hélène (cf. Le Mémorial de Saint-Hélène). En l’envoyant à Saint-Hélène, les Anglais ont fait de Napoléon un martyr et il l’a bien compris.
Pour preuve ?
Napoléon est le 2ème personnage le plus connu après Jésus-Christ.
On dit également qu’un livre par jour sort sur sa personne.
Le site Napoléon.org recense plus de 140 musées, sites et monuments du monde napoléonien ! https://www.napoleon.org/magazine/lieux/#:~:text=Mus%C3%A9es%2C%20sites%20et%20monuments%20%3A%20143
Rendez-vous dès le 28 mai 2021 à la Grande Halle de la Villette pour une exposition spectaculaire consacrée à Napoléon (en coproduction avec la Rmn – Grand Palais). Réservez votre billet !
N’hésitez à visionner sur Arte replay le documentaire : Napoléon, la destinée et la mort. Il retrace la vie de Napoléon et tous ces moments cruciaux où il a frôlé la mort. Un documentaire mêlé d’interventions d’historiens et d’animations :
Le bicentenaire de Napoléon rime avec ventes aux enchères d’objets historiques :
Emissions de Franck Ferrand sur Europe1 :
Découvrez le personnage de Napoléon dans la littérature Russe. Vous y découvrirez le Napoléon de Tolstoï dans Guerre et Paix et bien d’autres encore :
https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/napoleon-dans-la-litterature-russe/