The Avengers… Vous connaissez ?
« Mrs Peel, we’re needed », cela vous parle plus ?
Pour une fois la traduction française est plus explicite que le titre original puisqu’il s’agit de « Chapeau melon et bottes de cuir ».
Vous souvenez-vous de cette série anglaise des années 60, pleine de charme, d’humour décalé « and typically english », qu’on déguste à petites gorgées comme un champagne bien frais ? (cf. le générique).
Mais pourquoi cette série a-t-elle eu un succès international (enfin, occidental) et a-t-elle pu être rediffusée d’années en années jusqu’aux années 2000 ?
Qu’est-ce qui la rend culte ?
Le réalisateur eut d’abord l’idée géniale de rendre la série intemporelle : ainsi, par exemple, les tenues des actrices féminines sont résolument modernes, « pop », aux couleurs vives ; leurs appartements sont fonctionnels, leurs voitures : des bolides !
A contrario, John Steed, le gentleman espion est totalement « vintage » dans ses tenues comme dans le choix de son automobile.
Ensuite, la série est complètement absurde, presque au sens philosophique du terme. Rien n’est logique. Ainsi dans un épisode, un scientifique se noie sous la pluie ; dans un autre, un homme dit bonjour à son collègue de bureau, l’abat froidement puis se met au travail ; etc …
Les cadavres jalonnent la série, mais ce sont des morts pour rire : il n’y a jamais de sang et les moyens mis en œuvre par les « méchants » pour mettre hors d’état de nuire John Steed ou Emma Peel n’ont aucune chance de fonctionner. Ainsi Emma est attachée sur les rails d’un train … miniature qui même s’il lui passait sur le corps ne lui ferait aucun dommage. On le voit la vraisemblance n’est pas de mise.
Enfin et surtout, pour la 1ère fois l’héroïne de la série n’est pas un faire-valoir de son partenaire masculin. C’est presque l’inverse, particulièrement dans les saisons avec Diana Rigg alias Emma Peel. La jeune espionne n’est pas seulement jolie : elle est indépendante, vit seule, (shocking !) est agent secret, experte en arts martiaux, manie le révolver et l’épée, monte à cheval, conduit son auto, connait sa chimie par cœur et n’hésite pas à manier le burin pour sculpter une œuvre d’art… dans son appartement.
En plus de tout cela, elle n’abandonne pas sa féminité, n’hésitant pas à porter des mini-jupes, des cuissardes voire des tenues de cuir moulantes ! Quelle révolution par rapport au rôle traditionnel de la femme juste bonne à faire potiche glamour dans les séries antérieures.
Bref, c’est une série gaie, fraiche, pleine de bonne humeur, d’élégance, de dérision et d’humour. A consommer sans modération dans notre époque si chaotique.
Pour en savoir plus, voire tout, lire l’excellent ouvrage de Alain Carrazé & Jean-Luc Putheaud, intitulé sobrement « Chapeau melon et bottes de cuir »
Un extrait ici : #79 – VOYAGE SANS RETOUR (Saison 4) – Présentation d’Alain Carrazé – YouTube