Au moyen-âge, seuls les hommes semblent doués de parole. Et cette parole est majoritairement misogyne.

L’Eglise a en ces temps un pouvoir quasi absolu sur la vie quotidienne, la politique et l’information qu’elle soit verbale ou écrite. Et, en ces temps, l’image de la Femme est celle de la pécheresse, celle par qui le mal arrive, symbolisée par Eve, la première femme. Dans les textes des clercs, la femme est renvoyée à l’imperfection de son corps, de son esprit. Elle n’est sur terre que pour accomplir son devoir : se marier, « servir » son époux et lui donner une descendance, mâle cela s’entend.

Une voix de femme va s’élever contre ces propos, celle de Christine de Pisan.

(cf notre conférence « les femmes au moyen-âge » du 16/03/2024) :

Christine de Pisan est née à Venise en 1364.  Elle vient en France très jeune car son père, médecin réputé et astrologue, est appelé à Paris par Charles V.

Elle bénéficie d’une éducation approfondie qui ne satisfait pas complètement son intelligence et sa curiosité d’esprit. Elle aura toute sa vie le goût de l’étude.

Mariée mais veuve très jeune, à 25 ans, elle choisit de ne pas se remarier et de ne pas rentrer au couvent, les deux options qui s’offraient aux veuves à cette époque.

Au contraire, elle décide de vivre de sa plume et de subvenir ainsi à l’éducation de ses trois enfants.

Avec son ouvrage « la Cité des Dames », Christine de Pisan donne la parole aux femmes. Elle décrit une société idéale basée sur la Raison, la Justice et la Droiture. Dans cette société, Hommes et Femmes sont égaux et Christine de Pisan valorise les contributions des femmes, quelles que soient leurs origines sociales. Dans ses écrits, Christine de Pisan invite ses lecteurs à rejeter ce qui est fondé sur l’accumulation de préjugés et les incite à penser par eux-mêmes.

Elle écrira bien d’autres ouvrages, en langue française, tous de grandes qualités intellectuelles littéraires et philosophiques. Elle est la première femme à vivre de sa plume.