En ce dimanche 19 janvier 2025, Margaret Mahieu a partagé avec nous sa passion pour les livres, en nous faisant découvrir leur histoire à travers les siècles. Quelle histoire ! De leur fabrication à leur commercialisation, des bibliothèques aux librairies, des moines aux grands éditeurs, de l’écriture manuscrite aux évolutions typographiques, il y avait beaucoup à découvrir.

Saviez-vous que le plus ancien livre conservé en France est un rouleau de 7 mètres ? Il s’agit du papyrus de Prisse, du nom de son découvreur. Datant de 1800 avant J.-C., ce rouleau regroupe des conseils d’un père à son fils sur la sagesse de la vie. Le papyrus, support obtenu à partir de la tige d’une plante découpée en lamelles, était écrit avec un roseau taillé et trempé dans de l’encre. Ce type de livre, constitué de feuilles de papyrus collées et enroulées, était appelé volumen. Il se déroulait de gauche à droite et il a été beaucoup retrouvé dans les tombes, où il accompagnait les morts dans l’au-delà.

En Europe, étant donné la rareté et le coût du papyrus, on a progressivement opté pour un support plus accessible : le parchemin, fabriqué à partir de peau d’agneau, de veau ou de chevreau. Ce matériau, plus résistant et moins cher, a dominé pendant des siècles. Le codex apparaît lorsque les feuilles de parchemin sont pliées et reliées comme un cahier. Ce nouveau format facilite la consultation et permet d’utiliser les deux faces de chaque page.

La reliure devient alors essentielle pour maintenir les pages ensemble, donnant au livre sa forme moderne.

Au IIe siècle avant J.-C., le papier est inventé en Chine, et se diffuse lentement en Europe, d’abord grâce à l’expansion de l’Islam, puis au cours des croisades médiévales. Toutefois, le parchemin demeure utilisé pour les ouvrages précieux. Avec l’essor de l’imprimerie, la production de papier se développe, et les premiers livres imprimés avant 1501 sont appelés incunables. La qualité du papier est restée à peu près stable. Mais à partir du 19ème siècle, l’industrialisation de sa production a permis une fabrication à moindre coût, mais les livres réalisés sont de moindre qualité, qui se conservent moins bien.

Tout au long de cette histoire, les livres ont été rassemblés dans des bibliothèques. La fameuse bibliothèque d’Alexandrie reste dans la mémoire collective. Au Moyen Âge, les bibliothèques étaient souvent protégées au sein des monastères, à proximité des scriptoria, ces ateliers où les moines copiaient et fabriquaient les livres. Comme les exemplaires étaient rares, une petite pièce suffisait pour les abriter. Plus tard, les universités, comme la Sorbonne fondée en 1252, ont vu le jour. Elles ont créés des bibliothèques pour offrir aux étudiants l’accès aux livres et aux connaissances.

Les bibliothèques se sont multipliées au cours du temps dans les grandes villes. A l’intérieur, les livres étaient posés à plat, sur des pupitres et enchaînés pour éviter le vol.

À la Renaissance, les bibliothèques sont construites et pensées spécifiquement pour les livres. Un exemple emblématique est la bibliothèque Laurentienne de Florence, dont les plans furent confiés à Michel-Ange. Les élites commencent à posséder leurs propres bibliothèques. Lors de la Révolution, les livres conservés par les religieux furent saisis et redistribués.

Aujourd’hui, les bibliothèques sont des lieux de rencontre, de partage et d’animation. Elles se diversifient sous des formes inédites, comme les bibliobus ou les boîtes à livres. Et surtout, le message reste inchangé : lisez !