Une oeuvre : « L’allègement des vernis »
De nos jours, le musée du Louvre entre médiatisation et tradition. Le point de départ du roman est un questionnement de l’auteur : notre époque est-elle en mesure de créer des images capables de survivre 500 ans comme les grands chefs-d’œuvre de la Renaissance ?
Trois personnages principaux :
- Aurélien, Directeur du département Peintures du Louvre, la cinquantaine, conservateur dans tous les sens du terme et nostalgique de la beauté immuable.
- Daphné, ambitieuse et habile Présidente du Musée, non issue du sérail mais maîtrisant parfaitement les rouages des réseaux de communication.
- Gaetano : Italien, restaurateur de tableaux réputé.
- Et un quatrième, l’inénarrable Homéro, agent d’entretien du Louvre qui prend son autolaveuse pour une Formule 1 mais n’en est pas moins un adorateur éperdu de la Joconde qui donnera au roman une inflexion inattendue.
L’intrigue :
Pour augmenter le nombre d’entrées de visiteurs d’un musée déjà saturé et rentabiliser ce temple international de l’art – fortement incitée par le ministère de la Culture – la présidente du musée décide de faire un coup médiatique sans précédent : lancer la restauration, mainte fois repoussée, de la Joconde peu à peu brouillée par les couches successives de vernis qui estompent ses contours et ses couleurs dans une brume verdâtre.
S’ensuit une bataille homérique et largement médiatisée entre les partisans de ce projet – chapeautés par l’inévitable cabinet de consultants mandaté pour la circonstance – et ses opposants farouches. Aurélien, à contre cœur, endossera la périlleuse tâche de trouver le magicien capable de restaurer la célèbre Mona Lisa sans trahir le génie de Léonard de Vinci. Qu’est-ce qui se joue entre le travail de l’artiste et celui du restaurateur ? Tentation d’interprétation ? Impossibilité de retrouver ce que fut une œuvre 5 siècles plus tôt ? Altération possible à la suite d’une mauvaise manipulation ? Pari fulgurant pour un résultat qui peut s’avérer un désastre ? Mission angoissante pour Aurélien.
L’auteur nous promène avec humour et érudition dans les différents départements de cet immense paquebot, du personnel d’entretien aux plus hautes strates de la hiérarchie. Rivalités, intrigues, conservatisme vs modernité, techniques de restauration et réflexion sur l’art et la beauté, présence obsédante des médias sous une avalanche d’images indéfiniment relayées, tapage médiatique mêlant les sphères de la mode, de la chanson au cœur d’un haut lieu culturel, et une satire désopilante de la sphère très fermée des cabinets de consultants imbus d’eux-mêmes au vocabulaire hermétique constitué d’anglicismes et d’acronymes inaccessibles au tout venant. Une solide construction en chapitres courts qui font alterner les personnages et rebondir l’intrigue jusqu’à une chute inattendue après six mois d’attente fébrile.
Un auteur : Paul Saint Bris
Paul Saint Bris, est né à Paris en 1983. Neveu de Gonzague Saint Bris, il est directeur artistique dans la publicité et photographe. Passionné de Leonard de Vinci, il a grandi dans la maison de ses parents qui n’est autre que le Clos Lucé ou Léonard passa les dernières années de sa vie sur l’invitation de François 1er. L’Italie revendique l’attribution du tableau mais il est prouvé que Vinci l’apporta (avec deux autres tableaux) dans ses bagages lors de son voyage vers la Touraine et que François 1er l’a acquis en toute légalité.
Pour en savoir plus :
Léonard de Vinci : biographie et œuvres | Beaux Arts
Allègement du vernis (restauration-de-tableaux.org)
Feuilleter qulques pages :
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