« POUR ETRE COURONNE IL FAUT AVOIR UNE TETE »
Tel était le refrain d’une chanson révolutionnaire; mais Louis Auguste de France (Auguste car né le 23 août 1754), duc de Berri, n’était pas bête sinon cultivé, intelligent, aimant les sciences ainsi que la mécanique, il était un honnête homme, gentil de nature.
A la mort de son frère aîné, le duc de Bourgogne Louis Joseph Xavier âgé de 10 ans en 1761, il devint le nouvel héritier en second après son père le dauphin Louis (1729-1765), puis devint à son tour dauphin à la mort de son père en 1765, étant alors âgé de 11 ans.
Le gros défaut du duc de Berri, puis dauphin du Viennois (dit de France), était son incapacité à être un meneur d’hommes, ce qui fera dire à la révolution au jeune Napoléon Bonaparte « Che coglione ! » (« Quel imbécile ! »). Ses frères, aîné le duc de Bourgogne et cadet le comte de Provence, avaient le sens politique mais ni lui ni son frère benjamin, le comte d’Artois (futur roi Charles X renversé par la révolution de 1830, comte d’Artois car né en 1757 année de l’attentat de l’artésien Damiens contre le monarque), ne l’eurent et les révolutions les balayèrent. Lorsque le duc de Bourgogne décéda en 1761 la famille royale et les courtisans dirent « mon Dieu ce sera Berri » et effectivement Berri ne sera pas à la hauteur d’une situation internationale et nationale compliquée sur tous les plans.
Sur le plan intime, le roi Louis XVI ne sera pas le coq de la ferme que furent les rois Louis XIV et Louis XV, ce que confirmeront les lettres amoureuses adressées par la reine Marie Antoinette à Axel de Fersen retrouvées en Suède et « décaviardisées » récemment.
Ceci dit la mort du roi sur l’échafaud place de la révolution (future place de la Concorde) le 21 janvier 1793 après le vote de l’assemblée des 19 et 20 janvier 1793 (380 pour l’exécution immédiate contre 310) provoquera un émoi dans la population. Lors de la révolution thermidorienne de 1794, du Directoire de 1795 à 1799 et du consulat à partir de 1799 les collaborateurs des massacres de la famille royale ainsi que de nombreux autres français seront à leur tour massacrés.
Bonaparte mettra un terme à la scission nationale en proclamant un empire se voulant réunificateur de la vraie France chrétienne. Dans le langage populaire le roi n’est mort qu’une fois en 15 siècles le 21 janvier 1793 au milieu du silence total des assistants à l’exécution.