Un sportif talentueux dans de multiples disciplines : natation, cyclisme, alpinisme, aéronautique, équitation, gymnastique, escrime, tir à la carabine mais aussi infirmier et journaliste, un tel homme peut-il exister ? A l’évidence, non !
Mais une femme, oui !
Marie Marvingt, surnommée « la fiancée du danger » naît en 1875 à Aurillac. Les premiers enfants du couple, des garçons, meurent en bas âge. Le père, passionné de sports, initie sa fille aux disciplines qu’il souhaitait enseigner à ses garçons.
Ainsi, dès l’âge de 4 ans, Marie nage plusieurs kilomètres en rivière.
En 1880, ses parents partent s’installer en Lorraine. Marie y suit une formation de cirque, devenant ainsi une gymnaste accomplie. Elle participe à de nombreuses courses cyclistes handicapée par le port de la jupe, les pantalons étant interdits aux femmes à cette époque.
En 1906, elle est la première française à traverser les 12 kms de la Seine à la nage.
Elle s’illustre également dans de nombreux sports de montagne. Rien ne lui résiste. Escaladant des sommets difficiles, elle devient la pionnière de l’alpinisme français.
Entre 1908 et 1910, elle remporte plus de 20 médailles d’or dans différentes disciplines : ski, patinage artistique, patinage de vitesse et même bobsleigh.
En cyclisme, devant le refus des organisateurs du Tour de France à sa participation, elle s’élance néanmoins quelques minutes après le départ officiel et fait partie des 36 participants à terminer la course (104 étaient au départ…).
En octobre 1909, elle devient la première femme à piloter un ballon au-dessus de la mer du nord et de la Manche vers l’Angleterre.
En 1910, elle obtient son brevet de pilote et réussit 900 vols avant la déclaration de la première guerre mondiale.
En même temps que tous ses exploits sportifs, Marie a trouvé le temps et l’énergie de mener à bien des études supérieures. Elle obtient une licence de lettres et étudie le droit et la médecine, obtenant son diplôme d’infirmière de la Croix-Rouge.
Pendant la guerre, elle sera infirmière dans un régiment de chasseurs alpins et évacuera régulièrement des blessés à ski. Elle exercera également une activité de correspondante de guerre.
La guerre terminée, Marie poursuit son travail de journaliste et s’investit pleinement dans l’aviation sanitaire. Elle prononcera plus de 3000 conférences sur ce thème au cours de sa vie, diffusant également son savoir en milieu scolaire.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, à 65 ans toujours passionnée, elle travaille comme infirmière de l’air.
Par la suite, elle vit pauvrement des revenus des conférences qu’elle continue de donner et de quelques activités d’infirmière.
En 1949, elle est faite officier de la Légion d’honneur et reçoit d’autres décorations pour son apport dans l’aviation sanitaire.
Elle meurt le 14 décembre 1963 dans un hospice dans un relatif anonymat.
Toute sa vie, Marie Marvingt aura montré que les femmes sont aussi capables que les hommes dans tous les domaines. C’est ce beau message qu’elle nous lègue.
Son nom est célébré en France où de très nombreux monuments et rues portent son nom, comme l’école primaire de Lamorlaye.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Marvingt
https://www.franceinter.fr/emissions/il-etait-une-femme/il-etait-une-femme-16-juin-2019