Pour mémoire : C’est l’histoire d’un Roi et d’une Reine qui voulaient un enfant. Vœux, pèlerinage, menues dévotions, tout fut mis en œuvre, mais rien n’y faisait.

Un jour cependant la Reine accoucha d’une fille. On lui donna pour marraines toutes les fées du pays qui chacune lui donnèrent un don. Une fée fut oubliée. Pour se venger elle lui prédit qu’elle se percerait la main d’un fuseau et qu’elle en mourrait. Une jeune fée réussit à modifier le mauvais don : la princesse se percera bien la main d’un fuseau, mais au lieu d’en mourir elle dormira pendant cent ans.

Malgré toutes les précautions prises, la princesse se perça évidemment la main et tomba d’évanouissement. La fée qui lui avait sauvé la vie en lui donnant le don de dormir cent ans, réussit aussi à endormir tous les habitants du château.

Cent ans plus tard.

Le Prince réveilla la Princesse qui était dans le château et toutes les autres personnes aussi. Ils se marièrent et eurent de beaux enfants.

La morale de l’histoire est pour le moins étonnante :

Fin du conte. Oui, tel que l’ont écrit les frères Grimm en 1812 ; mais la version initiale de Charles Perrault en 1697 avait une suite … cauchemardesque :

Le Prince et la Princesse eurent en fait deux enfants, une fille Aurore puis un fils qui se nomme Jour.

Le Prince s’en alla à la guerre. La Reine Mère, qui était en fait une ogresse, alla voir son Maître d’Hôtel et lui demanda de lui préparer à manger la petite Aurore, le petit Jour et la Princesse.

Le maitre d’hôtel ne pouvant se résoudre à les servir à manger les cache et les remplace par des victuailles succulentes et fortement assaisonnées pour tromper l’ogresse. Cette dernière finit par se rendre compte du stratagème et fait préparer une cuve remplie de crapauds, de vipères, et autres serpents venimeux pour y faire jeter tout ficelés la princesse, ses enfants, le Maître d’Hôtel, sa femme et sa servante. Arrive alors le prince. Enragée, l’ogresse se jette dans la cuve. Le prince en fut marri : l’ogresse était sa mère, mais il s’en consola bientôt avec sa belle femme et ses enfants.

Ouf ! tout est bien qui finit bien mais c’était chaud quand même… 

Le conte de La Belle au Bois Dormant est un peu notre destin à tous. Nous recherchons notre double, notre Graal, notre prince.

D’ailleurs le mythe est tellement universel qu’il vient de multiples sources et qu’il a fait l’objet d’une multitude d’interprétations : « Sleeping beauty » de Walt Disney et le ballet de Tchaïkovski en sont deux exemples les plus célèbres.

N’oublions pas le château d’Ussé -près de Chinon- qui se présente (parmi plein d’autres dans le monde) comme celui de la belle au bois dormant !  Château d’Ussé : le château de la Belle au Bois Dormant ! (touraineloirevalley.com)

Sources :

La Belle au Bois Dormant au fil du temps, réécrire la légende (clpav.fr)

La Belle au bois dormant — Wikipédia (wikipedia.org)

Les Contes de ma mère l’Oye avant Perrault/La Belle au bois dormant – Wikisource