Le dimanche 18 mai 2025, Agora organisait une journée à la Maison de la Pierre à Saint Maximin.
La matinée a débuté par une promenade dans le Jardin de la Tranchée avec Nattie. Sous un beau soleil, Nattie a raconté l’histoire de la création il y a 3 ans de ce jardin pédagogique, sur un terrain laissé à l’abandon. Elle a parlé de la patience nécessaire pour réaliser un écosystème équilibré ; elle a raconté ses joies et ses échecs, les visites de la faune venue découvrir ce nouvel havre de paix. Mais surtout, elle nous a transmis sa passion pour les plantes médicinales. Elle a évoqué les bienfaits des tisanes, baumes et huiles, connus depuis l’Antiquité pour soulager les maux du quotidien. Ici la mélisse citronnée, utilisée en infusion, à la fois apaisante et stimulante ; là le millepertuis officinal et sa feuille aux mille trous, dont l’huile peut soulager les douleurs articulaires ; plus loin, la bourrache, la sauge, la plante des sorcières (la bryone dioïque), la datura dangereusement hallucinogène, etc… Sa passion était contagieuse et le temps s’est écoulé sans qu’on s’en aperçoive.

L’après-midi a été consacré à la découverte de la carrière Parrain (du nom du premier exploitant au 16ème siècle), en s’enfonçant dans les entrailles de la colline.
La pierre calcaire de Saint Maximin a servi à la construction de la ville de Paris et d’autres monuments locaux jusqu’en 1925. Le travail d’extraction était fait à la main, les carriers suivaient les fissures naturelles pour dégager les pierres et il fallait deux jours à un binôme d’ouvriers pour extraire un seul bloc. Les blocs étaient poussés, tirés, par les hommes ou les chevaux, puis transportés par voie fluviale et par voie ferroviaire dès le XIXème siècle. La carrière connaît dans les années 1930 une nouvelle vie : elle est transformée en champignonnière, grâce à sa température constante de 11°C et son taux d’humidité de 80%. Pendant la seconde guerre mondiale, les lieux sont réquisitionnés par l’occupant allemand pour stocker du combustible et des munitions. La carrière Parrain devient la perte et le salut de la population : entre mars et août 1944, la région des carrières va subir de violents bombardements Alliés, et en même temps les habitants vont se réfugier dans certains souterrains et avoir ainsi la vie sauve. Lorsque le calme revient, ils émergent pour découvrir un champ de ruines : Saint Maximin est détruit à 95%, tout est à reconstruire.

Cette journée nous a permis de découvrir un lieu touchant et surprenant, entre jardin et galeries souterraines, entre botanique et histoire. La Maison de la Pierre propose de plus un beau programme d’événements et d’ateliers pour adultes et enfants : journée de l’environnement, nuit de la chauve-souris, fête de la science, atelier de taille de pierre ou de sculpture, atelier de fabrication de baumes ou lotions médicinales, atelier de vitrail… De quoi donner envie d’y retourner : La Maison de la Pierre à Saint-Maximin