1ère partie : la demeure royale

A la fin du 12ème siècle, le roi Philippe Auguste, dont la résidence est l’actuel Palais de Justice, est souvent parti en guerre ou à la croisade. Il décide de sécuriser la ville : le Louvre prend vie, c’est une forteresse constituée d’un bâtiment carré avec en son centre un donjon. L’étymologie du nom Louvre n’est pas connue.

Au milieu du 14ème siècle, le roi Jean Le Bon ayant été fait prisonnier, son fils Charles V assure la régence. Fortement impressionné par les émeutes conduites par Etienne Marcel qui mène les insurgés jusqu’à ses appartements, Charles V transfère sa résidence au Louvre. Il faut donc en faire une demeure digne d’un roi. Le Louvre est aménagé :  nouvelles constructions adjacentes, création de nombreuses fenêtres, intérieur richement décoré.

Par la suite, Charles VII et ses successeurs préfèrent les bords de Loire à Paris.  Le Louvre reste en l’état. C’est François 1er qui décide de faire de Paris sa capitale et du Louvre sa résidence royale.

Pour ce faire, il fait procéder à la destruction du donjon. Son fils Henri II embellit le Louvre : recherche de symétrie, décors sculptés, façades ornées de sculptures. Il faut montrer la suprématie de la France par tous les moyens.

En 1563, Catherine de Médicis décide la construction d’un second château, en dehors de l’enceinte de la ville de Paris.  Distant d’environ 500 m du Louvre, il prend son nom de l’ancienne activité de tuilerie qui occupait les lieux. Entre le Louvre et les Tuileries, se trouvent des maisons particulières, des parcs. En 1572, le projet est abandonné faute de moyens financiers.

Mais les deux palais se trouvent très proches l’un de l’autre et l’idée vient naturellement de les réunir pour passer si besoin de l’un à l’autre : c’est la galerie du bord de l’eau.

Henri IV entre dans Paris chèrement conquise le 22 mars 1594. Pour asseoir et légitimer son autorité (c’est un Bourbon, ses prédécesseurs étaient des Valois), il embellit et agrandit le Louvre, dans la continuité de l’existant car il est primordial de montrer la succession naturelle.

Son fils, Louis XIII fait construire ce qui deviendra le pavillon Sully.

Louis XIV fait construire par Charles Le Brun la galerie Appolon en 1661. La galerie est un ornement indispensable à toute demeure prestigieuse. C’est un lieu de promenade. Elle préfigure la galerie des glaces. Le thème solaire (Appolon) proclame la naissance politique et artistique d’un règne qui se veut éclatant : Louis XIV vient en effet de se choisir le soleil comme symbole.

Mais bien vite, Louis XIV abandonne Paris pour Versailles ; le Louvre va-t-il devenir un palais désert ?  

Il est envahi par des artistes, des académies diverses. Dans le salon carré, on expose les œuvres des lauréats de l’académie de peinture. Le mot « salon » vient de là.

2ème partie : le musée

Hubert Robert Projet d’aménagement de la Grande Galerie du Louvre (1796)

Mi 18ème siècle : plein d’idées mais peu d’argent. On exproprie les propriétaires des maisons et hôtels particuliers qui existaient encore entre le Louvre et les Tuileries. L’idée de musée se concrétise enfin en Aout 1792. Les œuvres des collections royales, celles des émigrés, des églises et celles saisies lors des conquêtes sont exposées au Louvre.

Après le coup d’état de Brumaire, Bonaparte s’installe aux Tuileries.

Avec Napoléon 1er le musée du Louvre devient musée Napoléon. Ce musée éminemment politique doit faire la promotion du prestige et de la puissance de la France. Il est entièrement dévolu à l’art.

A la chute de l’Empire, le Louvre se vide : les vainqueurs récupèrent leurs œuvres. Puis en 1848, la très brève Seconde République fait refaire la galerie Appolon (Delacroix).

En 1851, Napoléon III engage les travaux pour achever l’ensemble palatial à la fois résidentiel et administratif, désiré depuis des siècles. L’ensemble est grandiose : écuries, manège, salle des Etats, caserne, ministères, maison de l’Empereur, etc.

En mai 1871, un an après la chute de l’Empire, les Communards incendient les Tuileries. (Les ruines qui en subsistent seront finalement démolies en 1883). Le musée a échappé de justesse à l’incendie, mais son espace se réduit, pour héberger les administrations détruites durant la Commune.

C’est dans les années 1930 que le Louvre subit un remaniement général. Les décors sont simplifiés, dépouillés pour permettre une meilleure appréciation des œuvres.

Le Louvre perd peu à peu sa vocation de musée universel : les collections asiatiques vont au musée Guimet, les œuvres marines au palais de Chaillot, les impressionnistes au jeu de paume (1947) puis à Orsay (1986).

François Mitterrand en 1981 décide la création du Grand Louvre. Initialement en L, de la cour carrée au pavillon de Flore, le Louvre sera désormais en U autour de la cour Napoléon. La surface d’exposition double passant de 30 000 à 60 000 m2.

Pour irriguer tous les espaces nouvellement construits et fluidifier la circulation, il est nécessaire de construire un espace d’accueil central. L’architecte Pei choisit la forme simple de la pyramide, en verre totalement transparent, pour ne pas dénaturer l’existant.

Et demain ? avec plus de 10 millions de visiteurs par an le Louvre est complètement saturé. Trois œuvres attirent à elles seules la quasi-totalité des visiteurs : la Joconde, la vénus de Milo, la victoire de Samothrace.

Alors faut-il délocaliser ces trois œuvres dans un nouvel espace ? créer un nouvel accès et flécher un circuit de visite (avec délestage) ? développer les prêts temporaires à d’autres musées ?

Ceci est une autre histoire ….

Conférence du 01/10/2023, animée par Vincent Delaveau de « la voix des lieux »

https://lavoixdeslieux.fr

Pour en savoir plus :

Palais du Louvre — Wikipédia (wikipedia.org)

Le palais – De l’ancienne forteresse médiévale au plus grand musée du monde (louvre.fr)


Et maintenant, testez vos connaissances sur le Louvre :

Le Louvre est-il le plus grand musée du monde ?

Oui. À titre d’illustration, il faudrait 96h pour le visiter intégralement en passant seulement 10 secondes devant chaque œuvre. 

Quelle proportion de la collection est-elle exposée au public ?  

2% / 10% / 45% ?

Le musée compte presque 40 000 œuvres et n’en n’expose que 10%. Ce qui ne l’empêche pas de continuer à acheter de nouvelles pièces de collection.

Quel fut l’artiste exposé au Louvre de son vivant ?

David ? / Renoir ? / Picasso ?                                                                                      La réponse est Picasso

Quel est le plus grand tableau du Louvre ?  

Visible dans la même pièce que la Joconde, il est l’œuvre de Paul Véronèse et se nomme « Les Noces de Cana ». Il mesure 10 mètres de long sur 6,7 mètres de hauteur soit 67 m2 ! (plus grand qu’une bonne partie des appartements parisiens). Ce tableau religieux représente 132 personnes lors d’un repas vénitien avec en son centre la Cène, le dernier repas de Jésus avec les apôtres.

Quel est le pourcentage d’artistes français et étrangers exposés au Louvre ?

52% d’artistes français – 48% d’artistes étrangers ? / 66 – 34 ? / 72 – 28 ? /

66% des œuvres sont d’artistes français.

La pyramide du Louvre ouvre-t-elle une porte vers les enfers ?  

Non. Beaucoup croyaient que la pyramide avait exactement 666 vitres – 666 étant le symbole du diable. Dans un communiqué officiel, le musée du Louvre a affirmé que la structure avait 673 vitres (603 losanges et 70 triangles). Malgré tout, de nombreux touristes adorent visiter le musée la nuit.

Peut-on copier les œuvres du Louvre ?

Oui. La plupart des musées n’encouragent pas les copistes. Ce n’est pas le cas du Louvre. A certaines heures et munis d’accréditation, les copistes peuvent installer leurs chevalets devant le tableau de leur choix pour travailler sur leurs répliques. Le musée du Louvre n’a que deux exigences : la taille de la toile ne doit pas correspondre à l’original et le peintre ne doit pas signer son tableau du nom du peintre original.

Le Louvre est-il hanté ? 

Peut-être !….Beaucoup se souviennent -en tremblant de peur- de la série télévisée “Belphégor ou le Fantôme du Louvre” de Claude Barma et Jacques Armand, sortie en 1965.

Dans l’Ancien Testament, Belphégor est une divinité païenne, symbole de débauche, moabite (royaume anciennement situé dans l’actuelle Jordanie), adorée sur le mont Phégor. Selon la légende, l’esprit de ce dieu barbare serait venu prendre possession du corps de l’une des momies du Louvre et prendrait un malin plaisir à se balader le long des galeries une fois la nuit tombée. Cette histoire est aujourd’hui si bien ancrée dans l’imaginaire collectif que nombreux sont les badauds qui demandent à admirer la fameuse momie lors de leur visite.