George Sand (1804 – 1876) et Musset – Chopin

George Sand, écrivain très fécond du XIXe siècle, auteur de textes autobiographiques, politiques, de pièces de théâtre, de nouvelles, de contes, est surtout connue pour ses 70 romans d’inspiration romantique, sociale, champêtre.

Dans son domaine de Nohant, situé près de La Châtre dans le Berry, elle recevait les artistes les plus en vue de son époque : écrivains comme Balzac, Flaubert, musiciens (Liszt, Chopin), le peintre Delacroix.

Mais elle est également célèbre pour sa vie tumultueuse avec ses nombreux amants.

En 1833, elle rencontre lors d’un dîner organisé par La Revue des Deux mondes, l’écrivain Alfred de Musset, « l’enfant terrible du romantisme ». Ils passent quelque temps à Venise, à l’hôtel de luxe Danieli.

Malheureusement, leurs relations se détériorent rapidement à cause entre autres d’une maladie qu’ils attrapent tous les deux, du goût de la débauche d’Alfred, de l’instabilité sentimentale de George.

Toutefois, cette passion qui les a marqués profondément a influencé leur œuvre.

Les plus désespérés sont les chants les plus beaux – Et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots.

Musset

George Sand a donné à Musset son ébauche historique une Conspiration en 1537, dont il fera l’un de ses chefs d’œuvre dramatiques Lorenzaccio.

Leur relation dure environ deux ans, semée de séparations et de retrouvailles. Elle inspirera à Musset plusieurs de ses Nuits, une œuvre poétique très lyrique, le roman autobiographique La Confession d’un enfant du siècle, et des passages du conte Histoire d’un merle blanc et de sa comédie On ne badine pas avec l’amour.

Aimer est le grand point, qu’importe la maîtresse ? Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ?

Musset

Quant à George, elle écrit un journal intime destiné à Musset, les trois premières Lettres d’un voyageur et, après la mort de Musset en 1857, Elle et Lui, roman qui, en écho à La Confession d’un enfant du siècle, donne un autre point de vue sur leur relation passée.

George Sand et Musset ont été compagnons de littérature, mais incapables de supporter longtemps leurs frasques respectives.

Je hais comme la mort l’état de plagiaire ; Mon verre n’est pas grand, mais je bois dans mon verre.

Musset

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Après Musset, George s’est rapprochée de l’avocat Michel de Bourges qui avait défendu ses intérêts lors de son divorce avec Casimir Dudevant, puis du précepteur de son fils Maurice, deux liaisons brèves, moins marquantes que la précédente et la suivante, que voici :

C’est en 1836 que George rencontre Chopin (1810 1849), chez le musicien Liszt. Né en Pologne d’une mère polonaise et d’un père français, Chopin a séjourné à Berlin, à Vienne, puis en 1838, pianiste prodige exceptionnel, il s’installe à Paris où il donne des concerts. Chopin a rompu ses fiançailles avec Marie, une jeune Polonaise.

Chopin Prélude 4 (Op.28 No 4 ) – Piano – Chopin’s Prelude No.4 in E Minor – YouTube

Au début, la relation avec George Sand est difficile ; Chopin trouve George trop virile et elle trouve Chopin efféminé. Puis, pendant 9 ans, elle le protégera comme un enfant avec tendresse et dévouement jusqu’à ce que Chopin prenne, contre George, le parti de sa fille Solange, dans sa relation avec le sculpteur Clésinger, homme endetté et violent. George se réconciliera avec sa fille, mais non avec Chopin.

George et Chopin ont séjourné avec les enfants de George à Majorque où Chopin a composé en particulier plusieurs Préludes, (4, 15, 24), la Ballade no 2 et le scherzo no 3.

Musicienne elle- même, très bonne pianiste, George Sand admirait beaucoup le talent de Chopin. Elle évoque «  la note bleue », qu’utilisera le jazz, peut-être un si bémol, note qui permet de créer des dissonances et donne à elle seule la couleur du lieu et du moment.

La « note bleue » évoque aussi le moment privilégié de l’inspiration.

Elle parle de Chopin, son «  Chip- Chip », son « Chopinet » dans Histoire de ma vie, sa grande œuvre autobiographique.

Pendant 9 ans, George a eu l’impression de protéger un 3^e enfant : Chopin, fragile, malade puisqu’ atteint de tuberculose, mais celui-ci s’est révélé finalement plus rebelle que Solange, la fille de George, jeune femme coquette et provocante.

Après la mort de Chopin en 1849, George Sand connaîtra 15 ans de bonheur avec le graveur Alexandre Manceau.