La cryptographie sert à protéger des messages qui ne peuvent être compris que par ceux qui possèdent les clefs de déchiffrement.
La stéganographie fait passer inaperçu un message dans un autre message.
Le mot cryptographie vient du grec ancien kruptos (κρυπτός) « caché » qui a donné notamment le mot « apocryphe », c.a.d. dont l’authenticité n’est pas établie. Dans le domaine biblique, un apocryphe désigne, à partir de la construction des canons, un texte jugé inauthentique par les autorités religieuses. (ex : Apocalypse d’Etienne ; Evangile de Judas ; Livre de Thomas …)
Mais réfléchissons-y : écrire c’est déjà coder.
La cryptographie a existé dès la naissance de l’écriture. Ainsi les Spartiates ont-ils utilisé le bâton de Plutarque ou Scytale. Après avoir enroulé une ceinture sur la scytale, le message était écrit en plaçant une lettre sur chaque circonvolution. Pour le déchiffrer, le destinataire devait posséder un bâton d’un diamètre identique à celui utilisé pour l’encodage. Il lui suffisait alors d’enrouler la ceinture autour de ce bâton pour obtenir le message en clair.
Avec le temps, les méthodes de cryptage sont devenues de plus en plus perfectionnées, mais la véritable révolution est venue durant la seconde guerre mondiale avec Enigma : la machine allemande est équipée de rotors brouilleurs qui permettent de faire évoluer, en cours d’encodage, la règle de chiffrement utilisée.
Alan Turing va inventer l’ancêtre de l’ordinateur pour tester les millions de combinaisons issues d’Enigma et casser son code.
La cryptographie a de beaux jours devant elle avec le développement des échanges informatiques et la protection des données.
L’un des plus anciens exemples de stéganographie est connu depuis l’antiquité. Il consistait à raser la tête d’un messager, à écrire le message confidentiel sur son crâne chauve et à attendre que ses cheveux repoussent pour l’envoyer au destinataire. Celui-ci n’avait plus qu’à le raser pour lire l’information envoyée. Un peu longuet quand même.
Mais l’exemple le plus fameux de stéganographie est un échange de poèmes sous forme d’acrostiches accrocheurs que George Sand et Alfred de Musset se seraient envoyés :
Quand je mets à vos pieds un éternel hommage,
Voulez-vous qu’un instant je change de visage ?
Vous avez capturé les sentiments d’un coeur
Que pour vous adorer forma le créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n’ose dire.
Avec soin de mes vers lisez les premiers mots,
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.
George Sand
Cette insigne faveur que votre cœur réclame
Nuit peut-être à l’honneur mais répond à ma flamme.
Alfred de Musset