Le 8 mars : La Journée internationale des droits des femmes
Cette journée puise ses origines dans l’histoire des luttes ouvrières et des manifestations de femmes au tournant du XXe siècle en Amérique du Nord et en Europe.
À partir de 1909, les États-Unis, sous l’impulsion de femmes socialistes américaines, décident d’organiser chaque année, le dernier dimanche de février, une « Journée nationale des femmes » (National Woman’s Day) pour célébrer l’égalité des droits civiques.

C’est lors de la deuxième conférence internationale des femmes socialistes, en 1910 à Copenhague, que Clara Zetkin, journaliste et militante allemande, appelle les « femmes socialistes de tous les pays » à organiser chaque année une Journée internationale des femmes. Elle est célébrée dès le 19 mars 1911 en Autriche, Allemagne, Danemark et en Suisse.
En Russie, une « Journée internationale des ouvrières » est célébrée le 3 mars 1913 puis le 8 mars 1914. Lors du 8 mars 1917 (23 février 1917 selon le calendrier Julien en vigueur dans le pays à ce moment-là), des femmes manifestent dans les rues de Petrograd (Saint-Pétersbourg) pour exiger « le pain et la paix ». Cette manifestation marque le début de la révolution russe et la date du 8 mars sera officiellement célébrée en Union soviétique à partir de 1921.
Après la Seconde Guerre Mondiale, le 8 mars est célébré dans de nombreux pays.
C’est en 1977 que les Nations Unies officialisent la Journée internationale des femmes, incitant ainsi tous les pays du monde à fêter les droits des femmes.
Pour en savoir plus :
A l’occasion de cette journée, Agora vous présente Hedy Lamarr (1914-2000), une femme hors du commun, dont le plus grand rôle fut oublié, voire ignoré, durant des décennies.
Hedy Kiesler naît à Vienne en 1914, dans une famille juive. D’une grande beauté et d’un grand talent, elle devient actrice de théâtre. C’est sur scène que Friedrich Mandl, riche marchand d’armes autrichien la remarque.
Les parents de Hedy, conscients de la situation préoccupante en Allemagne, lui conseillent fortement d’accepter la demande en mariage de Mandl. Ils pensent ainsi protéger leur fille si le pire arrivait.
Mais très vite, Friedrich Mandl, se révèle être un homme possessif, autoritaire et brutal auprès duquel Hedy perd toute liberté. Elle est réduite à un rôle de « potiche décorative » au cours des très nombreux dîners que son mari organise pour les dirigeants autrichiens puis allemands. Hedy est non seulement très belle mais également très intelligente et elle enregistre toutes les défaillances des nouvelles armes mises au point en vue de la guerre qui se prépare en Europe.
C’est par un stratagème longuement pensé et audacieux que Hedy arrive à fuir son mari et l’Autriche. Elle parvient à immigrer aux Etats-Unis et démarre une brillante carrière d’actrice de cinéma, sous le nom d’Hedy Lamarr. Elle jouera dans de nombreux films de réalisateurs prestigieux : King Vidor, Richard Thorpe, Cécil B. DeMille.


Mais, Hedy ne peut pas oublier la situation dramatique de l’Europe et décide de contribuer à sa façon à l’effort de guerre.

C’est avec l’aide du compositeur George Antheil (le compositeur du ballet mécanique) qu’elle met au point un système de codage des transmissions révolutionnaire, utilisé de nos jours pour la téléphonie mobile ou le wi-fi. Ce système permet aux torpilles radio-guidées de changer régulièrement de fréquence, rendant pratiquement impossible la détection d’une attaque sous-marine par l’ennemi.
Conscients de l’intérêt d’un tel procédé, Ils rendent cette invention immédiatement libre de droits pour l’Armée des États-Unis et la présentent en 1942 à la Navy qui la refuse. La Marine Américaine trouve l’idée trop novatrice et irréalisable.
Ce n’est que bien après que ce procédé fut utilisé — officiellement pour la première fois par l’Armée américaine — lors de la crise des missiles de Cuba en 1962 et pendant la guerre du Viêt Nam.
Ce dispositif fut également utilisé par les fabricants de matériels de transmission, en particulier depuis les années 1980. La plupart des téléphones portables mettent à profit les principes de l’invention de Lamarr et Antheil.
Ils n’en tirèrent jamais aucun profit puisque leur brevet avait expiré depuis longtemps.
Ce n’est qu’à la fin des années 1990 que le rôle d’Hedy dans ces avancées technologiques fut reconnu. Elle reçut en 1997 le prix de l’Electronic Frontier Foundation pour sa contribution à la société.
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